Madagascar : reboiser efficacement

Des centaines d’opérations de reboisement sont réalisées depuis des dizaines d’années sur des territoires restés inexorablement chauves. Pourquoi cet échec ?

Une technique mal appliquée

La technique utilisée pour le reboisement reste la même depuis des dizaines d’années. Une première équipe, constituée souvent d’habitants ou de membres d’associations, creuse les trous destinés à recevoir les plants. Puis vient l’équipe des planteurs pour mettre en terre des jeunes plants aux racines enveloppées dans une motte de terre humide. Un agent du Service des Forêts encadre habituellement l’événement. Il explique comment faire avec le plastique qui enveloppe la motte de terre, comment déposer le plant et comment le recouvrir.

Le fait est que peu de participants l’entendent : ils peinent à marcher pour rejoindre le lieu, ou sont occupés à prendre des selfies.

Faut-il enlever le sachet en plastique ou simplement le déchirer ? Jusqu’où enterrer le jeune plant et remplir le trou ? Faut-il tasser vigoureusement la terre ? Autant de questions auxquelles ceux qui ont participé à des campagnes de reboisement donneront des réponses différentes.

Un suivi inexistant

Malgré tout, des plants arrivent à vivre et commencent à pousser, à la faveur des pluies de saison. L’herbe qui les entoure reverdit, les animaux viennent brouter tout autour et en écrasent quelques-uns au passage. Puis la saison change, la terre sèche et durcie, l’herbe rabougrie, les animaux circulent davantage.
Et le fléau survient : le feu. Qui l’a allumé reste sujet à polémique. Mais la question « comment protéger nos jeunes plants fragiles » est plus important. Payer pour leur suivi et leur entretien est une solution, mais cela revient trop cher.

Actuellement, l’idée de campagnes d’entretien des parcelles reboisées circule et a de plus en plus d’adeptes. Au lieu de planter gratuitement et de payer l’entretien, on réfléchit à payer la plantation et à organiser des plans d’entretien gratuit.